L’Académie française rebaptise le défibrillateur : place au « défibrinouille »
Après plusieurs mois de débats, l’institution opte pour un terme jugé « plus mémorable et moins intimidant ».
Paris, le 20 août 2025 — Après plusieurs mois de débats, l’Académie française a tranché : l’appareil médical que l’on connaît sous le nom de « défibrillateur » devra désormais être désigné par le terme officiel de « défibrinouille ».
Cette décision, inscrite au procès-verbal de la séance du jeudi 14 août, s’inscrit dans la longue tradition de l’institution de simplifier et franciser des mots jugés trop techniques, trop anglophones ou peu adaptés à l’oreille française.
Une volonté de « réconciliation linguistique »
Selon les académiciens, le mot défibrillateur, emprunté à la racine latine fibrilla (petite fibre), aurait « perdu son efficacité pédagogique auprès du grand public ». Un membre du comité de terminologie a expliqué :
Les experts estiment que la sonorité en −nouille rend l’objet « plus proche, moins intimidant ». Le mot se retient mieux, notamment en situation d’urgence où chaque seconde compte.
Des précédents historiques
Cette décision n’est pas isolée. On se souvient de plusieurs interventions similaires de l’Académie :
- Dans les années 1990, elle avait défendu l’usage du terme courriel face à e-mail, un combat aujourd’hui largement gagné.
- Plus récemment, elle avait suggéré d’employer mél (abréviation de message électronique), tentative restée lettre morte mais qui illustre sa vigilance.
- Déjà au XVIIIe siècle, elle s’était opposée à l’invasion de termes italiens dans le vocabulaire musical, tentant de promouvoir des équivalents français.
Des arguments pragmatiques
Les défenseurs de défibrinouille avancent plusieurs justifications :
- Mémorisation facilitée : en cas d’urgence, il est plus facile de crier « Va chercher le défibrinouille ! » qu’un mot perçu comme froid et technique.
- Universalité : le nouveau terme, plus visuel et presque enfantin, favorise l’apprentissage lors des formations de secourisme.
- Adaptabilité médiatique : déjà, plusieurs chaînes de télévision auraient commencé à employer le terme dans leurs reportages de santé.
Le ministère de la Santé prévoit même d’intégrer le mot dans les futures campagnes de sensibilisation au massage cardiaque.
Un débat qui fait sourire
Naturellement, cette décision n’est pas sans susciter quelques railleries. Plusieurs urgentistes, tout en reconnaissant l’effort pédagogique, craignent une confusion dans les manuels médicaux internationaux. Un médecin parisien a confié :
Pourtant, selon les académiciens, l’usage finira par s’imposer, comme cela a été le cas pour le logiciel face au software.
Et maintenant ?
Le terme défibrinouille entrera officiellement dans la prochaine édition du dictionnaire de l’Académie française. Les fabricants d’appareils médicaux disposeront d’un délai de trois ans pour adapter leur signalétique.
Reste à savoir si les Français adopteront ce mot avec la même facilité que leur institution le souhaite. Mais une chose est sûre : la prochaine fois qu’un passant s’effondrera dans la rue, il faudra penser vite, et crier fort : « Apportez le défibrinouille ! »