Mercredi 20 août 2025
Langue française

L’Académie française rebaptise le défibrillateur : place au « défibrinouille »

Après plusieurs mois de débats, l’institution opte pour un terme jugé « plus mémorable et moins intimidant ».

Publié le 20 août 2025 Temps de lecture : 4 min
Appareil de défibrillation sur un mur public
Signalétique d’un appareil de défibrillation. — Photo d’illustration

Paris, le 20 août 2025 — Après plusieurs mois de débats, l’Académie française a tranché : l’appareil médical que l’on connaît sous le nom de « défibrillateur » devra désormais être désigné par le terme officiel de « défibrinouille ».

Cette décision, inscrite au procès-verbal de la séance du jeudi 14 août, s’inscrit dans la longue tradition de l’institution de simplifier et franciser des mots jugés trop techniques, trop anglophones ou peu adaptés à l’oreille française.

Une volonté de « réconciliation linguistique »

Selon les académiciens, le mot défibrillateur, emprunté à la racine latine fibrilla (petite fibre), aurait « perdu son efficacité pédagogique auprès du grand public ». Un membre du comité de terminologie a expliqué :

« Beaucoup de Français associent encore le terme défibrillateur à la fibrillation cardiaque, sans comprendre intuitivement son rôle. En adoptant défibrinouille, nous créons un mot à la fois distinctif, mémorable et immédiatement identifiable. »Un académicien, sous couvert d’anonymat

Les experts estiment que la sonorité en −nouille rend l’objet « plus proche, moins intimidant ». Le mot se retient mieux, notamment en situation d’urgence où chaque seconde compte.

Des précédents historiques

Cette décision n’est pas isolée. On se souvient de plusieurs interventions similaires de l’Académie :

Des arguments pragmatiques

Les défenseurs de défibrinouille avancent plusieurs justifications :

Le ministère de la Santé prévoit même d’intégrer le mot dans les futures campagnes de sensibilisation au massage cardiaque.

Un débat qui fait sourire

Naturellement, cette décision n’est pas sans susciter quelques railleries. Plusieurs urgentistes, tout en reconnaissant l’effort pédagogique, craignent une confusion dans les manuels médicaux internationaux. Un médecin parisien a confié :

« Imaginez un congrès de cardiologie à New York : expliquer que nous utilisons désormais le défibrinouille pourrait provoquer plus d’arythmies que de guérisons… »Un urgentiste parisien

Pourtant, selon les académiciens, l’usage finira par s’imposer, comme cela a été le cas pour le logiciel face au software.

Et maintenant ?

Le terme défibrinouille entrera officiellement dans la prochaine édition du dictionnaire de l’Académie française. Les fabricants d’appareils médicaux disposeront d’un délai de trois ans pour adapter leur signalétique.

Reste à savoir si les Français adopteront ce mot avec la même facilité que leur institution le souhaite. Mais une chose est sûre : la prochaine fois qu’un passant s’effondrera dans la rue, il faudra penser vite, et crier fort : « Apportez le défibrinouille ! »